L’Agglo s’y était engagée au moment du vote de la TEOM. Elle déploie une stratégie intégrée visant à la fois la réduction du volume des déchets incinérés ou enfouis grâce au programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA) mais également à travers une démarche innovante de gestion des biodéchets, le projet « Organi’cités ».
La loi Anti-Gaspillage et Economie Circulaire (AGEC) de 2020 fixe des objectifs ambitieux à atteindre d’ici 2025. La valorisation matière de nos déchets devra être de 65% en 2025. La masse enfouie devra être réduite de 50% par rapport aux volumes produits en 2010. Cette réduction doit se faire au profit de plus de valorisation matière et énergétique. Le 1er janvier 2024, le tri à la source des biodéchets devient obligatoire pour tous.
Les biodéchets représentent près de 30 à 50 % du contenu de nos poubelles. Il est donc prétentieux de qualifier d’innovante toute démarche visant à les retirer du bac gris.
Concernée au premier rang en tant que service public de gestion des déchets, l’Agglo a souhaité ne pas se cantonner au simple respect de ses obligations réglementaires.
Forte de son engagement dans la méthanisation et sa coopération étroite avec le monde agricole, l’Agglo a proposé une approche territoriale visant à massifier les flux de biodéchets sur le territoire afin d’en optimiser techniquement et économiquement la collecte, le tri et la valorisation énergétique (biogaz vert) et matière (digestat fertilisant). L’unité de méthanisation qu’elle porte au sein de la SAS en tant qu’actionnaire, au même titre que 17 exploitants ou exploitations agricoles, entrera en service à l’automne prochain et injectera ses premiers m3 de gaz. Il s’agit de l’alimenter au mieux, voire d’en alimenter d’autres : des projets d’autres unités sont en cours.
Au-delà du monde agricole, c’est une plateforme d’acteurs que le projet Organi’cités prévoit de mettre en place : producteurs publics et privés de biodéchets, acteurs de la collecte, du tri, de la valorisation… L’expérience de territoires avant-gardistes montre que c’est la massification des flux et leur connaissance qui est déterminante pour assurer la qualité du tri indispensable à la production de gaz vert.
Dès l’origine du projet, l’Agglomération a résolument affiché son intention de contribuer à l’émergence d’une filière économique locale en démontrant le caractère atteignable de l’autonomie en gaz vert d’ici à 2050. Longtemps sous-estimée ou négligée, notre dépendance énergique est devenue en quelques semaines l’objectif géopolitique de l’Europe entière. Si l’Europe et l’Etat peuvent montrer le chemin, c’est bien aux territoires de s’organiser, de planifier de mettre en œuvre la transition écologique et énergétique.
Une première assemblée des partenaires s’est tenue le 12 mai dernier. Elle a réuni 40 participants représentant le Département du Nord, la Région hauts-de-France, les communes, le centre hospitalier et les structures d’insertion. Tous les producteurs publics, et notamment les établissements générant des déchets de restauration, ont confirmé leur intention de participer activement au projet « Organi’cités ». Le projet prévoit de s’ouvrir au monde de l’entreprise : grandes et moyennes surfaces, industries agroalimentaires, artisans et commerçants…
La CAMVS était présente le 8 Juin à Bordeaux au salon ExpoBioGaz pour récupérer son prix aux côtés des autres lauréats de cet appel à projet : Syndicat Départemental d’Energie et d’Équipement du Finistère, Communauté d’Agglomération Saint-Germain-Boucles-de-Seine, Syndicat Intercommunal pour le Transfert et le Traitement des Ordures Ménagères du Morbihan Intérieur, Département de la Seine Maritime et Cannes Pays du Lérins.