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Présentation de Bilel Allem
Interview réalisée par Guillaume Bouvy
Pourquoi avoir postulé à cette résidence ?
« Je suis dans la démarche de la transmission de la création. Originaire d’Aulnoye-Aymeries et de Maubeuge, je voulais depuis un moment pouvoir concrétiser des idées et des témoignages. J’y avais déjà travaillé en tant qu’intervenant. C’est aussi un peu dans la logique d’y revenir, pour travailler sur un territoire que je connais bien. »
Quelle est votre démarche artistique ?
« J’ai choisi comme thème les héros et les mythes, avec pour objectif de toucher le plus de publics possible autour de ces notions. La figure du héros est au sens propre et peut être au sens héroïque au quotidien. Les mythes ne sont pas que les légendes, ce sont aussi les mensonges. C’est par exemple ce que j’avais proposé à une classe de CM1 de l’école Marcel Pagnol à Maubeuge : en créant le personnage Super Bobard, les enfants auraient pu fabriquer des mensonges et voir leurs conséquences. Le projet comprenait une partie dessinée, où je faisais dessiner et où je dessinais. A l’école Victor Hugo à Maubeuge, nous avions prévu une fresque réalisée d’après les dessins des enfants, qui pourrait se voir avec des lunettes rouges et bleu, pour voir qu’une des deux images est cachée. J’avais commencé avec l’école Ronsard de Jeumont un projet de mousse végétale artistique pour sensibiliser à la nature et à l’écologie. A Feignies, avec le collectif de lutte contre les discriminations, nous avions commencé avec les adolescents à créer des illustrations sur le thème de la discrimination. Il s’agissait de mettre en scène des situations de discrimination, pour montrer par exemple qu’à compétences égales il ne devrait pas y avoir de différences. Les jeunes ont trouvé des idées très intéressantes, je leur ai apporté mon appui graphiquement et mon expérience. Leurs dessins n’ont rien à envier de certains dessins qu’on peut voir dans la presse ! Nous avons prévu de les diffuser sur Facebook. »
Comment adaptez-vous la résidence depuis le confinement ?
« Pour Feignies, je devais préparer le croquis préparatoire avec les adolescents, finalement je me chargerai de terminer les croquis et les mettrai en forme à partir des dessins des jeunes, par voie numérique. La finalité est de pouvoir proposer une exposition itinérante. C’est compliqué de plus avoir de lien avec le public, surtout s’il n’y a pas eu de bases. La majorité des projets sont en pause, et certaines classes n’ont pas accès à la classe en ligne. »
Avez-vous changé votre façon de vous informer ?
« Oui, je m’informe par les canaux officiels uniquement, par Twitter, les comptes des médias et journaux en ligne, et par France Info, j’écoute une fois par jour tous les soirs, au moment du bilan. Je ne regarde plus la télévision. »
Comment vivez-vous la crise du COVID-19 en tant qu’artiste ?
« Cela permet de se recentrer sur l’essentiel. Je ne vis pas mal le fait d’être enfermé. Je connais des artistes qui le vivent mal. C’est l’occasion de faire le point, tester certaines choses et travailler sur des projets qui n’étaient pas terminés. Ce qui compte le plus c’est la santé et la vie, et le dessin. »
Les publications de Bilel Allem
Illustration animée proposée par Bilel Al suite à une intervention auprès du Collectif de lutte contre les discriminations et du service jeunesse de la ville de Feignies. Sur la base de croquis réalisés avec le public sur le thème des discriminations, l’illustrateur en résidence mission, prolonge ce travail avec l’aide d’outils numériques.
Pour aller plus loin
Site web : www.lesenfantssauvages.co
Page instagram : lesenfantssauvages.co