Le 5 avril dernier, l’aérodrome de la Salmagne accueillait le tournage de l’émission Vintage Mecanic, diffusée sur RMC Découverte, et dont le réalisateur, Karim Maatem, a accepté de répondre à nos questions avec gentillesse et sincérité.
Karim Maatem a grandi à Jeumont avec ses 5 frères et sœurs dans le quartier de la Zone Sud. Après un bac obtenu au Lycée Sainte-Bernadette, il y a fait son service national en tant qu’objecteur de conscience au sein du roller parc de la commune. C’est d’ailleurs là qu’il a touché la première caméra de sa vie pour ne plus jamais la quitter. Etudiant en Lettres Modernes à Lille, puis à Poitiers, il s’intéresse de près au théâtre et écrit et met en scène deux pièces pour le Festival d’Avignon en 2000, « Le Jour du Destin » et « Sitcom Sitcom » qui était parrainée par la chaîne Comédie !.
C’est alors que la chaîne M6 lui a proposé un poste de journaliste reporter pour le JT. Quelques années plus tard et 1 500 reportages à son actif, plus de doute : curieux, débrouillard et tenace, le métier de journaliste est fait pour lui ! Correspondant en Inde, à Pondichéry ville de cinéma par excellence, pendant 4 ans, il réalise ensuite ses premiers sujets magazines pour des émissions télévisées, une autre étape importante pour un journaliste qui le mène ensuite pendant 3 ans au Maroc pour couvrir les révolutions arabes, puis en Indonésie. Son retour en France est aussi synonyme de réussite professionnelle : il est désormais réalisateur en plus de journaliste. Zone Interdite, Le Magazine de la Santé, Enquête Exclusive, Capital et beaucoup d’autres émissions l’ont fait parcourir le monde entre Etats-Unis, Polynésie, Afrique, … Mais Jeumont lui a toujours manqué !
Pour des raisons personnelles, il a fait le choix de se poser et de s’installer à Paris dans les domaines de l’encadrement, de la réalisation plus « classique », l’écriture et la gestion de projets télévisés.
Aimant mener des projets dans leur entièreté et manager des équipes, c’est donc tout naturellement que la rencontre avec Vintage Mecanic a eu lieu. Il met en scène la moitié des émissions de cette création 100% française. Il imagine, écrit et réalise avec ses équipes et François Allain, le présentateur de l’émission, les différentes séquences qui la composent. Job très technique, car il faut être très créatif pour rendre accessible les défis mécaniques qui en font son ADN. Et plus c’est compliqué, plus il s’amuse !
Et nous en sommes témoins … dans l’épisode tourné à l’aérodrome de la Salmagne, on assiste à une course entre la moto du film Top Gun et un avion d’entraînement militaire qu’ils viennent de restaurer. Celui-ci passant à 2 mètres au-dessus de François Allain à 450km/h, c’est impossible sur le papier et pourtant, ils l’ont fait et ce, entre deux averses ! Deux constats sont faits par Karim Maatem après ce tournage. Tout d’abord, il adore sa région et il y tourne aussi souvent que possible, car la légende est vraie, les gens les plus sympas et accueillants se trouvent dans le Nord ! Mais aussi, et surtout, que Vintage Mecanic est une émission un peu folle qui réussit toujours le pari d’être à la fois exigeante et populaire. Ce sont sans doute les clefs de son succès d’audience depuis maintenant 7 saisons. Et il n’est pas peu fier de faire partie de cette aventure !
Pour la suite, il aimerait se tourner vers l’écriture et la réalisation de séries télévisées. Et pourquoi pas sur le territoire, chez lui, avec des acteurs et des techniciens locaux … Fédérer des équipes autour de projets audacieux et originaux, comme il l’a toujours fait. Selon lui, il y a tellement d’histoires à raconter, à développer et à produire, de lieux à faire vivre, de légendes à ressusciter, de nouvelles formes d’écriture et de production à envisager et de talents à faire vivre et, au-delà de la culture, une réelle économie à mettre en place. Grâce aux plateformes de streaming, les histoires qu’on disait autrefois locales peuvent intéresser le monde entier sans forcément passer par Paris.
« Quand je vois le potentiel des lieux comme la Gare numérique ou les structures comme Pictanovo, pour ne citer qu’eux, je me dis qu’un jour, qui sait, à force de volonté et de talent, on pourrait devenir le centre de quelque chose de formidable. Marseille ne l’a-t-elle pas fait avec « Plus belle la vie » ? »
Affaire à suivre …