Le 17 octobre dernier, la commission mixte « Services à la population» / «Environnement, Transition écologique, Énergies renouvelables» s’est réunie pour échanger sur le projet « Trame sombre ». Ce projet a pour objectif de préserver ou recréer un réseau écologique propice à la vie nocturne. Il vient compléter la Trame verte et bleue qui a été envisagée essentiellement du point de vue des espèces diurnes.
L’éclairage artificiel nocturne est en effet un sujet qui en touche beaucoup d’autres : l’astronomie, le sommeil et la santé, la biodiversité, les paysages nocturnes, la consommation énergétique et l’économie.
La lumière artificielle a un impact sur l’environnement …
Cette lumière artificielle a un impact réel sur notre environnement : elle entraine la disparition du ciel étoilé et des paysages nocturnes. Aujourd’hui, c’est un tiers de l’Humanité qui ne voit plus la Voie lactée.
Sur l’Homme …
La lumière artificielle pousse les femmes et les hommes à prolonger leur vie sociale. Elle devient ainsi un enjeu de santé humaine : les lumières intrusives perturbent le rythme biologique entrainant ainsi une modification de la qualité du sommeil et une augmentation du stress. Autre facteur, la lumière bleue. Cette lumière générée par les appareils électroniques retarde l’endormissement et est un facteur aggravant de la DMLA. Enfin, sur les routes très éclairées la nuit, on relève un nombre d’accidents plus élevé.
Et sur le vivant.
28 % des vertébrés et 64 % des invertébrés vivent partiellement ou exclusivement la nuit. Ainsi, la lumière artificielle impacte les espèces de la flore à la faune, des vertébrés aux invertébrés (insectes, oiseaux, reptiles et amphibiens, petits et grands mammifères, …). Par de multiples façons, elle détruit les espèces : effet d’attraction (effet piège), effet de répulsion (fragmentation des habitats), désorientation des migrations nocturnes et désynchronisation de la reproduction.
Moins de lumière, plus de vie
Heureusement, il n’y a pas de problème sans solution : la pollution lumineuse est réversible. Ainsi, une réflexion sera amenée par la commission «Services à la population» / «Environnement, Transition écologique, Énergies renouvelables» afin de se questionner quant à l’opportunité même d’éclairer. Plusieurs solutions sont déjà à l’étude par le service de l’Agglo :
- «éclairer juste» : n’éclairer que ce qu’il faut, quand il le faut et où il le faut
- adapter la densité de points lumineux
- moduler le temps et la période d’éclairage (extinction en cœur de nuit, détection, …)
- optimiser le choix du type de lampes (orientation des flux lumineux, …) et sources de lumière (couleurs ambrées et chaudes)
- éclairer en tenant compte du réseau écologique
Les résultats concrets de la trame sombre
Éteindre la lumière permet d’améliorer la tranquillité dans les villes et villages. En effet, cela permet d’éviter les rassemblements nocturnes et les tags et dégradations du mobilier urbain. De plus, on constate une réduction de la vitesse dans les bourgs et hameaux. Enfin, d’après les Gendarmeries, aucune incidence n’est à constater sur la sécurité (atteintes aux personnes ou aux biens).
Pour finir, la Trame sombre permettrait aussi de réaliser des économies d’énergie et financières. Éteindre 6h par nuit pendant une année permettrait de réduire le nombre d’heures d’éclairage et la consommation d’électricité d’environ 50% et de réaliser jusqu’à 40% d’économie sur la facture d’électricité dédiée à l’éclairage public !
Sur le territoire, on recense 22 000 points lumineux : éclairage sécurité/confort, enseignes lumineuses, monuments, pars et jardins, etc. La Trame sombre prendra donc en compte les enjeux relatifs aux nuisances lumineuses dans la rénovation et la planification de l’éclairage. Au final, l’objectif sera d’utiliser un éclairage durable et toute en sobriété lumineuse.