S'abonner à la newsletter

En 1 clic

Glissez pour défiler

Bilan des pratiques communales d’entretien des espaces publics

Sur le territoire de la Communauté d’Agglomération Maubeuge-Val de Sambre, plusieurs captages d’eau potable sont classés prioritaires pour leur importance vis-à-vis de la qualité de l’eau pompée et du nombre d’habitants desservis. Afin de protéger la ressource en eau souterraine qui alimente ces captages, l’Agglo anime une Opération de Reconquête de la QUalité de l’Eau (ORQUE) qui a pour objectif de diminuer, voire de supprimer tout risque de pollution diffuse. La thématique des produits phytosanitaires est ainsi au cœur du programme d’action de l’ORQUE avec la volonté d’accompagner les collectivités, les particuliers et les agriculteurs dans la réduction de leur usage. En 2013, une première enquête des pratiques communales de l’Agglomération avait permis de faire l’état des lieux de la gestion des espaces publics et de l’utilisation des produits phytosanitaires. Les données issues de cette première enquête ont notamment permis d’alimenter le plan d’actions. Après 6 ans d’accompagnement et de sensibilisation, et à la suite des virages pris par la législation en matière de produits phytosanitaires, la Communauté d’Agglomération Maubeuge-Val de Sambre a souhaité faire un nouveau bilan des pratiques. 21 communes du territoire, dont 3 urbaines, 3 péri-urbaines et 15 rurales, ont répondu à cette enquête, soit environ la moitié, tout comme en 2013. Voici le bilan 2019 VS 2013.

Transition vers le zéro-phyto

 Afin d’inciter les communes au changement de pratiques, l’Agglo s’est appuyée principalement sur le déploiement de la charte d’entretien des espaces publics de l’Agence de l’Eau. Dispositif renforcé et soutenu par l’application de la Loi Labbé en janvier 2018, interdisant l’utilisation des produits phytosanitaires par les collectivités, dans de nombreux lieux publics.

2019 : au moins 15 communes sont en zéro-phyto dont 10, situées sur les zones sensibles des aires d’alimentation des captages.

2013 : seulement 2 communes le pratiquaient, dont 1 seule en zone sensible.

Ces chiffres montrent clairement la dynamique de changement qui s’engage et la prise de conscience des communes vis-à-vis de la ressource en eau et de l’environnement au sens large.

S’appuyer sur un plan de gestion

Le plan de désherbage ou le plan de gestion différenciée permet à la commune de fixer des règles d’entretien en fonction de la nature et de la sensibilité des espaces à entretenir et de figer ces règles dans le temps.

2019 : 10 communes ont réalisé un plan de désherbage ou un plan de gestion différenciée ; 5 d’entre elles sont situées en zones sensibles des aires d’alimentation des captages et 2 autres, situées elles aussi en zones sensibles, prévoient de réaliser un plan de gestion d’ici 1 à 3 ans.

2013 : seulement 2 communes étaient en cours d’élaboration d’un plan de désherbage et 7 avaient prévu de le faire.

Engagement dans la charte d’entretien des espaces publics

L’Agglomération, au travers de son ORQUE, a mis l’accent sur le déploiement de la charte d’entretien des espaces publics au sein des communes concernées par les aires d’alimentation des captages.

2019 : 17 communes sont signataires de la charte, dont 11 concernées par les aires d’alimentation des captages.

2013 : aucune commune n’étaient signataires, car la charte a vu le jour en 2015.

Les espaces traités

8 communes confirment avoir toujours recours aux produits chimiques, notamment pour l’entretien de certains équipements, tels que les cimetières, les parkings, les zones de jointure (pieds de mur des bâtiments, trottoirs, caniveaux), ainsi que, de façon anecdotique, les terrains de sport, les allées de schiste et les abords de routes.

 

Pour ce qui est des cimetières, la Communauté d’Agglomération Maubeuge-Val de Sambre encourage leur végétalisation, moins chronovore en entretien que le désherbage. A cet effet, un label « Cimetière Nature » est maintenant proposé aux communes.

Les matières actives utilisées 

Avec cette réduction du recours aux produits phytosanitaires, la liste des matières actives utilisées s’est vue également considérablement diminuée. La Loi Labbé, notamment, privilégie l’utilisation d’auxiliaires et de produits de bio-contrôle.

2019 : 35,5kg de matières actives sont utilisés par an par les 8 communes pratiquant le désherbage chimique, pour une surface traitée de 41 600m² ; les quantités de matières actives utilisées ont diminué de 86% (711gr par commune) et les surfaces traitées ont également diminué de 47% (7737m3 par commune) ; 4 molécules différentes sont utilisées (MCPA, glyphosate, diflufenican, chlortoluron) ; près de 23kg d’acide pélargonique, classé produit de bio-contrôle, sont utilisés.

2013 : 182kg de matières actives étaient utilisés par an par 15 communes pratiquant le désherbage chimique, pour une surface traitée de 302 000m² ; 5132gr de matières actives sont utilisées par commune ; 14543m3 de surfaces traitées par commune ; 13 molécules différentes sont utilisées (dont l’aminotriazole, le triclopyr et le 2,4D).

L’usage de techniques alternatives pour pallier aux produits chimiques

Les techniques privilégiées sont la tonte et la fauche principalement, puis le paillage et le désherbage manuel et mécanique. On peut également citer le mulching, les plantes couvre-sol et le désherbage thermique à gaz, moins courants ; et de façon minoritaire, l’utilisation des prairies fleuries.

2019 : 20 communes utilisent des techniques alternatives aux produits chimiques, soit de façon complémentaire aux produits chimiques, soit de façon exclusive pour les communes en zéro-phyto.

2013 : toutes les communes utilisaient déjà ces techniques alternatives, mais principalement le fauchage et le désherbage manuel. Les engins et les techniques spécifiques se sont répandus par la suite (désherbage thermique, paillage, …).