Pour faire face à l’érosion des milieux naturels et au déclin des espèces animales et végétales, la France a choisi de se doter d’un réseau national nommé « Trame Verte et Bleue » (TVB). Il s’agit de remettre en état des couloirs naturels afin de permettre à la faune et la flore de se déplacer librement.
Cette TVB se décompose en deux types de zones :
- Les réservoirs de biodiversité : zones riches en biodiversité dans lesquelles les individus peuvent réaliser tout ou partie de leur cycle de vie.
- Les corridors écologiques : voies de déplacement utilisées par la faune et la flore. Ils permettent aux espèces de se rencontrer pour se reproduire, d’accéder à des zones de repos ou d’alimentation mais aussi de (re)conquérir de nouveaux territoires.
Ce réseau est constitué de milieux terrestres (Trame Verte) et de milieux aquatiques (Trame Bleue)
L’Agglo dans la Trame Verte et Bleue
Malgré un passé industriel qui a marqué le paysage, la Communauté d’Agglomération Maubeuge-Val de Sambre révèle une grande richesse écologique. L’Agglomération a donc décliné la Trame Verte et Bleue sur son territoire et agit pour le maintien et la restauration des continuités écologiques.
Les actions menées par l’Agglo
Le plan d’actions « Trame Verte et Bleue » de l’Agglo s’adapte aux problématiques du territoire en conciliant développement économique, amélioration du cadre de vie et sauvegarde de la biodiversité. A ce titre, la collectivité travaille à :
- La reconversion de ses friches industrielles en 4 étapes : diagnostic, dépollution, réhabilitation, protection ;
- L’aménagement des zones urbaines en prenant compte des continuités écologiques identifiées ;
- La mise en place de campagnes de plantation ;
- L’élaboration et la mise en œuvre de plans de restauration et d’entretien des cours d’eau ;
- La sensibilisation des acteurs locaux et des citoyens sur la nature en ville ;
- La généralisation de la gestion différenciée.
Tous concernés par la biodiversité !
L’Agglo met en place des animations nature afin de permettre aux habitants du territoire de s’approprier la « Trame Verte et Bleue » : campagnes participatives d’inventaires des espèces cibles, mise en place d’un label territorial valorisant l’implication des communes, chantiers citoyens, etc.
Ce partage de connaissances et les animations proposées par l’Agglo fédèrent et génèrent une véritable ferveur en faveur de l’environnement.
La mise en œuvre de la TVB apporte de nombreux avantages, tant pour les citoyens que pour l’Agglo :
- Amélioration de la qualité de l’eau, de l’air et des sols,
- Réduction des coûts d’entretien,
- Amélioration du cadre de vie,
- Revalorisation du territoire,
- Mise en lumière des actions en faveur de l’environnement,
- Aménagement et développement des loisirs extérieurs.
La Trame sombre
Le 17 octobre 2021, la commission mixte « Services à la population» / «Environnement, Transition écologique, Énergies renouvelables» s’est réunie pour échanger sur le projet « Trame sombre ». Ce projet a pour objectif de préserver ou recréer un réseau écologique propice à la vie nocturne.
L’éclairage artificiel nocturne est en effet un sujet qui en touche beaucoup d’autres : l’astronomie, le sommeil et la santé, la biodiversité, les paysages nocturnes, la consommation énergétique et l’économie.
La lumière artificielle a un impact sur l’environnement …
Cette lumière artificielle a un impact réel sur notre environnement : elle entraine la disparition du ciel étoilé et des paysages nocturnes. Aujourd’hui, c’est un tiers de l’Humanité qui ne voit plus la Voie lactée.
Sur l’Homme …
La lumière artificielle pousse les femmes et les hommes à prolonger leur vie sociale. Elle devient ainsi un enjeu de santé humaine : les lumières intrusives perturbent le rythme biologique entrainant ainsi une modification de la qualité du sommeil et une augmentation du stress. Autre facteur, la lumière bleue. Cette lumière générée par les appareils électroniques retarde l’endormissement et est un facteur aggravant de la DMLA. Enfin, sur les routes très éclairées la nuit, on relève un nombre d’accidents plus élevé.
Et sur le vivant.
28 % des vertébrés et 64 % des invertébrés vivent partiellement ou exclusivement la nuit. Ainsi, la lumière artificielle impacte les espèces de la flore à la faune, des vertébrés aux invertébrés (insectes, oiseaux, reptiles et amphibiens, petits et grands mammifères, …). Par de multiples façons, elle détruit les espèces : effet d’attraction (effet piège), effet de répulsion (fragmentation des habitats), désorientation des migrations nocturnes et désynchronisation de la reproduction.
Moins de lumière, plus de vie
Heureusement, il n’y a pas de problème sans solution : la pollution lumineuse est réversible. Ainsi, une réflexion sera amenée par la commission «Services à la population» / «Environnement, Transition écologique, Énergies renouvelables» afin de se questionner quant à l’opportunité même d’éclairer. Plusieurs solutions sont déjà à l’étude :
- «éclairer juste» : n’éclairer que ce qu’il faut, quand il le faut et où il le faut
- adapter la densité de points lumineux
- moduler le temps et la période d’éclairage (extinction en cœur de nuit, détection, …)
- optimiser le choix du type de lampes (orientation des flux lumineux, …) et sources de lumière (couleurs ambrées et chaudes)
- éclairer en tenant compte du réseau écologique
Les résultats concrets de la trame sombre
Éteindre la lumière permet d’améliorer la tranquillité dans les villes et villages. En effet, cela permet d’éviter les rassemblements nocturnes et les tags et dégradations du mobilier urbain. De plus, on constate une réduction de la vitesse dans les bourgs et hameaux. Enfin, d’après les Gendarmeries, aucune incidence n’est à constater sur la sécurité (atteintes aux personnes ou aux biens).
Pour finir, la Trame sombre permettrait aussi de réaliser des économies d’énergie et financières. Éteindre 6h par nuit pendant une année permettrait de réduire le nombre d’heures d’éclairage et la consommation d’électricité d’environ 50% et de réaliser jusqu’à 40% d’économie sur la facture d’électricité dédiée à l’éclairage public !
Sur le territoire, on recense 22 000 points lumineux : éclairage sécurité/confort, enseignes lumineuses, monuments, pars et jardins, etc. La Trame sombre prendra donc en compte les enjeux relatifs aux nuisances lumineuses dans la rénovation et la planification de l’éclairage. Au final, l’objectif sera d’utiliser un éclairage durable et toute en sobriété lumineuse.